Généralisons la distribution des préservatifs

Publié le par Maky

Un sondage commandé par un fabricant de condoms nous révèle que les jeunes Québécois sont plus actifs mais moins prudents sexuellement que dans le reste du Canada. […] il y a un prix attaché au refus de porter un condom: hausse des infections transmises sexuellement (ITS), nombre élevé de grossesses non désirées, taux élevé de propagation de l'infection au VIH. Le condom peut éviter tous ces drames, mais le message ne passe visiblement pas. Qu'est-ce qui cloche? Plusieurs choses. À commencer par la disparition des cours d'éducation sexuelle dans les écoles […] Or, disons-le, les parents qui ont pris le relais à la maison sont rares. […] Dans bien des cas persiste encore la gêne d'aborder ces questions, et bon nombre de spécialistes conviennent de toute façon que le parent n'est peut-être pas la meilleure personne pour conseiller un adolescent ou un jeune adulte. Il y a des professionnels formés pour ça. […] L'autre problème, c'est l'accès à la contraception. Le facteur «gêne», encore une fois, compte pour beaucoup. Un adolescent n'a pas envie de se trouver nez à nez avec l'amie de ses parents ou les parents de son ami lorsqu'il se rend acheter des condoms à la pharmacie du coin. Durant l'année scolaire, les étudiants peuvent se procurer des condoms au bureau du responsable de la santé de leur école. Or, non seulement doivent-ils encore une fois surmonter leur timidité pour aller frapper à la bonne porte, mais encore faut-il que cette porte soit ouverte. Dans bien des établissements scolaires, les infirmières ou autres responsables de la santé ne sont là qu'une journée ou deux par semaine. La meilleure solution demeure donc les distributrices de condoms qui devraient absolument être installées dans tous les cégeps, écoles secondaires et universités du Québec. […]


Les jeunes sont gênés. Les parents sont gênés. Tout le monde est gêné. L’État, lui, ne l’est pas. Reste plus qu’à le convaincre de passer à l’action. Or, si l’installation de distributrices dans tous les établissements d’enseignement de la «nation» est souhaitable – il s’agit après tout d’un problème de «santé publique»! –, que faire de tous ces jeunes qui sont gênés, mais qui ne fréquentent pas l’école? Peut-on «collectivement» les abandonner à leur triste sort? Certainement pas. Il faudrait que l’État installe des distributrices dans tous les établissements d’enseignement et à tous les coins de rue. Ainsi, nous serions sûrs, en tant que société ouverte et responsable, que tous les jeunes sont également protégés. Mais le Québec ne devra pas s’arrêter là et laisser tomber les jeunes qui seraient trop gênés pour se procurer des capotes à partir d’une machine distributrice. Dans un élan ciblé de solidarité citoyenne, il devra mettre sur pied un vaste programme visant à ce que des préservatifs leurs soient expédiés gratuitement par la poste. Et ce, dans la plus grande discrétion afin d’éviter que parents et adolescents ne soient confrontés à leur gêne respective devant l’arrivée de colis trop... révélateurs.

Ces mesures ne persuaderont peut-être pas les jeunes trop gênés pour porter le condom de le porter, mais elles diminueront forcément les risques d’ITS, de GND et de VIH chez la majorité. Pour ceux qui seraient trop intimidés par le port du condom, l’État devra miser sur un programme d’appoint, celui-là doté d’une escouade de travailleuses sociales chargées de repérer les «non protégés» afin de s’assurer qu’ils enfilent bel et bien le bout de caoutchouc avant de passer à l’acte. Comme les mères dans un passé plus ou moins lointain s’assuraient de bien enfoncer une tuque sur la tête de leurs rejetons avant de les laisser aller jouer dehors l’hiver, ces «professionnelles formées pour ça» sauraient comment sensibiliser les jeunes récalcitrants à l’importance du condom dans la relation sexuelle et/ou comment les convaincre d’enfiler le dispositif de protection – quitte à le faire elles-mêmes. Tout cela, bien entendu, sans pour autant gêner les ébats amoureux du jeune et de sa/son/ses partenaire(s) – on ne voudrait surtout pas qu’une petite gêne s’installe parmi tout ce beau monde… Mieux protégés, nos jeunes jouiraient d’une meilleure qualité de vie, la collectivité ne s’en porterait que mieux (en plus de voir ses coûts de santé diminuer), et le Québec aurait fait un pas de plus vers le très convoité titre de meilleur des mondes.
Merci à vous tous
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Publié dans Sexualité

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